LETTRES (1625-1648)

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Cette édition rassemble la totalité des lettres familières et amoureuses de Voiture. Leur publication, en 1650, établit la reconnaissance de l’esthétique galante, qui connaîtra un développement éclatant au cours du demi-siècle suivant. Textes fondateurs au plan esthétique, mais aussi au plan générique, les lettres de Voiture consacrent la littérarité de la lettre familière en imposant le modèle nouveau de la lettre « mondaine » ou « galante ».
Voiture, « âme du rond » à l’Hôtel de Rambouillet, offre une contrepartie littéraire à la sociabilité distinguée qui prend parallèlement son essor dans l’univers des salons. Il cherche d’abord à séduire par son style, égrenant des petits riens qui forment une dentelle de mots rehaussée par une raillerie plaisante. En filigrane du discours, perce néanmoins l’histoire collective des années 1625-1648. Soucieux d’adapter son discours à chacun de ses correspondants, il renouvelle les modèles des discours officiels et convenus : lettres de galanterie enjouée aux dames, éloges distancés aux Grands, lettres érudites fuyant la pédanterie, lettres d’amour passant brutalement de l’emphase à l’autodérision, jeu des pastiches en « vieux langage » : autant de variations dont le dénominateur commun demeure le badinage souriant, qui est la griffe de Voiture.

Agrégée de Lettres modernes et docteur en littérature française, Sophie Rollin enseigne la littérature et la langue françaises à l’Université de Paris 3-Sorbonne nouvelle.

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