MARCEL PROUST ET LA FORME LINGUISTIQUE DE LA RECHERCHE

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La forme linguistique de la « Recherche », tel est, dans une critique proustienne abondante, l’aspect encore insuffisamment exploré que veut commencer de mettre en lumière ce recueil. L’hypothèse est que la « forma mentis » de la linguistique, avec ses enjeux spécifiques, ses méthodes, ses procédés, ses instruments et ses concepts, peut non seulement projeter une lumière neuve sur le texte littéraire, mais aussi le considérer comme un champ d’enquête descriptive et d’épreuve théorique particulièrement riche et pertinent. Réunissant des spécialistes des deux bords, le recueil s’inscrit résolument dans le champ de la stylistique, ce domaine que partagent littéraires et linguistes qui ont en commun le souci de la langue. Il ne s’agit pas ici de s’interroger sur ce qu’est le style « pour » Proust, mais plutôt le style « de » Proust ; ou mieux, ce qu’il parvient à faire de « la » langue, la poussant dans ses derniers retranchement, afin de se forger « sa » langue.

Geneviève Henrot Sostero est professeur de Langue et Linguistique françaises à l’Université de Padoue (Italie). Auteur depuis 1991 de divers ouvrages de stylistique et poétique touchant à des auteurs contemporains de langue française (Proust, Sarraute, Bauchau), elle a participé au « Dictionnaire Marcel Proust » et récemment publié aux Éditions Champion une application du concept de Moi-Peau à neuf auteurs contemporains, intitulée « Peaux d’âmes » (2009) et une « Pragmatique de l’anthroponyme dans » À la recherche du temps perdu (2011). Elle a également publié de nombreux articles en poétique, stylistique, pragmatique et linguistique touchant aux manifestations contemporaines de langue et de littérature françaises.

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