L'ÉGALITÉ AU TOURNANT DU SIÈCLE. PÉGUY ET SES CONTEMPORAINS.

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Au début du siècle Péguy affirme que l'égalité « comptable » n'est pas un remède à la misère ; « les citoyens de la société harmonieuse ne savent ce que c'est que nous appelons dans la société bourgeoise la loi de l'égalité ». Faut-il dès lors renoncer à l'égalité, en dénoncer le mensonge, ou plutôt la dépasser ? Le XIX^e siècle tout entier a été obsédé par cette question et la pensée de Péguy se nourrit sur ce point des œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains. Comme les socialistes, il est contre les privilèges sans être pour l'uniformité béate. Comme eux, mais aussi comme les républicains et les libéraux, il refuse à la fois le collectivisme et l'individualisme, il craint la destruction des solidarités et le triomphe du goût égoïste du bien-être. A ces craintes qui sont redevenues les nôtres, Péguy ne propose pas de remède infaillible, mais il ouvre la voie d'une méditation sur l'égalité harmonieuse et la justice qui échappe aux facilités du dogmatisme.

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