MANIÉRISME ET CICÉRONIANISME

Deux courants convergents dans la Rome du XVIe siècle

MORET JEAN-MARC


Marcantonio Michiel, patricien de Venise en séjour à Rome, dans une lettre de 1519 qu’on peut considérer comme un incunable du maniérisme et du cicéronianisme, rend compte de la crise qui agitait alors les letterati : le duel oratoire entre le Belge Christophe Longueil et le Romain Celso Mellini. Dans la même missive, Michiel parle des peintures auxquelles travaillaient alors Raphaël, Sebastiano del Piombo et Baldassare Peruzzi, toutes porteuses des caractéristiques du premier maniérisme.

La Ire Partie du livre présente quarante illustrations d’un motif remontant à l’Antiquité – un motif susceptible de stimuler les artistes maniéristes dans la recherche de l’invenzione et de nouveaux modes d’expression.

La IIe Partie analyse le discours de Francesco Maria Molza, un des grands poètes du moment, qui a « déchiré en latin » Lorenzino de Médicis (le Lorenzaccio de Musset), coupable d’avoir décapité plusieurs sculptures de l’arc de Constantin. Cette plaidoirie implacable offre un admirable reflet de l’art des cicéronianistes.

Le parallélisme que Michiel a ainsi pressenti se manifeste de façon éclatante dans l’utilisation conjointe, par les cicéronianistes et les maniéristes, des traités d’éloquence de Cicéron et de Quintilien, qui seuls servaient de guides aux artistes et aux théoriciens d’art.

Docteur ès lettres classiques de l’Université de Genève, sa ville natale, Jean-Marc Moret a enseigné l’archéologie classique et l’histoire de l’art à l’Université de Lyon 2, dont il est professeur émérite. Après avoir fouillé à Métaponte avec Antonio de Siena et à Palmyre avec Michal Gawlikowski, il a ouvert deux chantiers en Italie : à Ostie (schola del Traiano) et à Garaguso (Basilicata), où avait été exhumé en 1916 le célèbre tempietto de marbre. Il est l’auteur de plusieurs monographies sur l’art antique et postantique : L’Ilioupersis dans la céramique italiote (1975), Œdipe, la Sphinx et les Thébains (1984), Les pierres gravées antiques représentant le rapt du Palladion (1997), I marmi di Garaguso (2014), « Ce morcel ne puis avaler » : Images entre histoire et théologie aux XIIe et XIIIe siècles (2017), « Le Tableau unique qui résumera tous les autres » : Francis Bacon à travers Manet et Vélasquez (2018), De Lautréamont à Francis Bacon : les films de Cocteau comme lien intertextuel (2019).




68,01 €

Fiche technique

Editeur SLATKINE
Format 15,5 X 23,5 CM
Nombre de volume 1
Nombre de pages 450
Type de reliure BROCHÉ
Date de publication 27/04/2021
Lieu d'édition GENÈVE
EAN13 9782051028707
eEAN13 -

Table des matières et extraits