LA FORTUNE DE LA GRANDE MADEMOISELLE

Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier (1627-1693). Un enjeu politique au XVIIe siècle

ALLORENT BERNARD


Une grande fortune attire l’attention du pouvoir : c’est une constante qui se manifeste notamment en 1400, lorsque les négociations entre les ducs de Berry et de Bourbon, lors du mariage de leurs enfants, apportent au roi les moyens qui permettront le retour à la monarchie au début du XVIe siècle des possessions de la Maison de Bourbon. Quelques décennies plus tard, la patiente reconstitution par la branche de Montpensier d’une partie de cette fortune, augmentée par de judicieux mariages, attire l’attention du roi Henri IV, qui s’empresse d’organiser à l’avance le mariage de son fils puîné avec l’héritière de Montpensier. Cela aboutit dix-huit années plus tard au mariage de Gaston d’Orléans avec Marie de Montpensier, qui donne naissance à Anne Marie Louise d’Orléans.

Très jeune héritière, Mademoiselle est fière de son lignage et de sa proximité de la famille royale. Elle n’en va pas moins mettre à rude épreuve les conceptions de la Cour à propos du rôle d’une princesse du sang. Cela lui vaudra deux exils, et son insistance à faire libérer Lauzun emprisonné lui coûtera ses deux plus beaux domaines, dont elle conserve toutefois la jouissance jusqu’à sa mort.

Les sources documentaires permettent de cerner les éléments qui composent sa fortune, les enjeux et les péripéties rencontrées dans les multiples facettes de sa gestion, ainsi que les acteurs de celle-ci. Elles permettent aussi d’observer le marché de la dette auquel Mademoiselle a recours à partir des années 1660, d’analyser l’origine sociale de ses prêteurs, et d’éclairer l’évolution de ce micromarché, lequel, au-delà de la conjoncture générale, est influencé par la personnalité de l’emprunteuse. Ces analyses éclairent de manière incontestable, sinon immédiatement visible, la règle stratégique qui a prévalu dans la gestion des biens de Mademoiselle : c’est l’intérêt du roi. Ce dernier s’est manifesté à chaque fois qu’il l’a pensé utile, et s’est assuré en fin de compte de la transmission des biens à des membres de sa famille proche.

Bernard Allorent a fait carrière dans la banque qui l’a mené successivement de la France aux États-Unis, en Suisse puis en Allemagne. Après quelques années d’activité en tant que consultant dans le domaine de la gestion des risques financiers, il s’est tourné vers la recherche historique dans le cadre de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Cet ouvrage en est l’aboutissement.




60,00 €

Fiche technique

Collection HISTOIRE ET ARCHIVES
Format 15,5 X 23,5 CM
No dans la collection 0018
Nombre de volume 1
Nombre de pages 424
Type de reliure BROCHÉ
Date de publication 27/03/2019
Lieu d'édition PARIS
EAN13 9782745350046
eEAN13 9782745350053

Table des matières et extraits