À la fois point d’origine fantasmé et horizon idéal, l’Antiquité classique revisitée par la jeune nation américaine offre à celle-ci un ensemble de modèles politiques, esthétiques et philosophiques censé garantir sa pérennité et attester son exceptionnalisme. Sous la plume de Melville, l’apparente homogénéité de ce bel édifice néoclassique devient un espace trouble et troublant qu’aucun dispositif ne peut constituer en lieu stable. Si les mondes gréco-romains ne prennent jamais la forme d’une langue familière chez l’écrivain, son oeuvre redonne en revanche à l’Antiquité son altérité et remet en question une filiation avec les Anciens allègrement revendiquée par les États-Unis. Loin de se constituer en grand récit des origines, l’Antiquité melvillienne se meut en une confrontation à un corpus et des espaces résolument autres. Échappant à la loi du propre, elle s’écrit à rebours de l’Amérique.
Ronan Ludot-Vlasak est professeur à l’Université de Lille. Ses travaux de recherche portent sur les usages de modèles littéraires et culturels européens (notamment Shakespeare et l’Antiquité classique) dans l’imaginaire américain du long XIXe siècle. Il est l’auteur de La Réinvention de Shakespeare sur la scène littéraire américaine (1798- 1857).
Date de disponibilité :
Collection | LITTERATURES ETRANGERES |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0021 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 218 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 26/01/2018 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782745345943 |
eEAN13 | 9782745345950 |