Le problème de Molyneux a contribué à l’émergence d’une
dimension traditionnellement occultée de l’empirisme des
Lumières, celle qui se marque à l’idée de genèse perceptive : la
fiction de l’aveugle qui ouvre les yeux sur le monde donne à penser que l’on ne perçoit pas de la même façon au cours des différents âges de la vie. L’étude du « problème de l’aveugle » permet ainsi de dépasser, en la fondant, la définition traditionnelle de l’empirisme suivant laquelle les idées viennent des sens. Montrer que nos perceptions font l’objet d’une histoire et qu’elles ne sont pas d’emblée des idées, c’est établir, et non seulement soutenir comme Aristote, que nos connaissances ont pour ancrage la sensibilité. L’une des principales conséquences de l’idée de genèse perceptive touche au statut du « sujet », qui n’est pas seulement assujetti aux lois instituées par Dieu, mais, en un sens, construit le monde sensible. À partir de là s’effectue un partage au sein de
l’empirisme : la genèse perceptive emprunte, au XVIIIe siècle, trois grandes voies, dont celle de Condillac dans le Traité des sensations apparaît comme la plus aboutie. Elle seule parvient en effet à tenir ensemble la clarté des sensations originaires et l’idée d’apprentissage perceptif, toutes deux également requises à l’accomplissement du projet empiriste.
Agrégée de philosophie et docteure en histoire de la philosophie, Marion Chottin enseigne dans le second degré.
Date de disponibilité :
Collection | TRAVAUX DE PHILOSOPHIE |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0022 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 640 |
Type de reliure | BROCHÉ COUSU |
Date de publication | 25/08/2014 |
Lieu d'édition | PARIS |
Indic. sur auteur original | MOLYNEUX (WILLIAM) LOCKE (JOHN) DIDEROT (DENIS) |
EAN13 | 9782745327079 |
eEAN13 | - |