GÉRARD DE NERVAL ET LA POÉSIE EN VERS

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Les poèmes nervaliens gardent les traces d’une accumulation de connaissances érudites. Les odelettes des années 1830 sont composées dans l’atmosphère qui règne autour de la Révolution de Juillet. Les sonnets de 1841 reflètent l’état psychique de l’hôte des maisons de santé, mais aussi les débats sur la poésie dans les années 1840. La reprise de quelques sonnets en 1844 et 1845 n’est pas sans lien avec le sentiment religieux durant cette période. Les deux recueils d’odelettes et de sonnets en 1852 ont pour but de proposer un renouvellement de la poésie française. Enfin, les poèmes des Chimères peuvent être lus comme une réalisation de cette poétique nouvelle inventée par Nerval.

L’objectif général de cette étude est d’établir un dialogue face à face avec Nerval, et non de le lire par le biais des images de la folie, du mysticisme ou du mythe personnel. Nous évitons, dans la mesure du possible, de projeter notre propre imaginaire sur les vers ; pour cela, nous cherchons à mettre en lumière le savoir de l’époque où il a vécu, à travers lequel nous essayons de recréer le point de vue de ses lecteurs contemporains.

Hisashi Mizuno est professeur de littérature française à Kwansei Gakuin University au Japon. Spécialiste de l’oeuvre de Gérard de Nerval, il est auteur de Nerval. L’écriture du voyage (Champion, 2003), Nerval. Poète en prose (Kimé, 2013) et Rimbaud entre vers et prose (Kimé, 2014). Ses travaux portent également sur les influences de la littérature française sur la littérature japonaise, et il a publié au Japon Villon, Nerval, Rimbaud et la littérature japonaise moderne (Kasamashoin, 2012).

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