A une époque de foi profonde et vécue comme l'est le XIle siècle, il est étonnant de voir les premiers auteurs de "romans" mettre en scène des suicides, qu'ils soient réalisés, inachevés ou seulement symboliques ;
Didon se transperce d'un coup d'épée, Enide et Yvain se manquent de peu, Tristan et Yseut se laissent mourir d'amour. L'amour contrarié est en effet le ressort principal de ces suicides ou de ces tentatives ; un amour tout neuf puisqu'il ne datait que du début de ce même XIle siècle, "inventé" par les premiers troubadours et doté par eux de raffinements et d'exigences que n'avait pas connus l'Antiquité gréco-latine. Cet amour "courtois", né en langue d'oc, a profondément marqué la production romanesque dans le domaine d'oïl.
Cet essai étudie d'abord la façon dont l'acte ou l'intention suicidaires s'intègrent à la structure générale des différentes œuvres; mais il s'efforce surtout d'établir les rapports qui se dégagent, dans les textes, entre l'amour "courtois" et le suicide et de déterminer comment nos vieux poètes se sont accommodés des lois de Dieu et de l'Eglise. Il tente enfin de montrer l'actualité et la modernité de la littérature médiévale dans la mesure où les problèmes moraux et philosophiques que le suicide a posés à nos auteurs anciens n'ont rien perdu de leur acuité et se posent encore à nos contemporains en termes analogues.
Availability date:
Collection | ESSAIS SUR MOYEN AGE |
Format | IN-8 |
No dans la collection | 0004 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 214 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 01/01/1981 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782852030503 |
eEAN13 | - |