LA PERTE DES LIMITES

Hallucinations et délires dans le roman européen (années 1920-1940)

SEURAT ALEXANDRE


Entre les années 1920 et les années 1940, le motif du délire joue un rôle déterminant dans la transformation du genre romanesque en Europe, comme en témoignent notamment les œuvres d’Elias Canetti, de Louis-Ferdinand Céline, de Blaise Cendrars, d’Alfred Döblin, de Hermann Hesse, de James Joyce et de Virginia Woolf : les limites entre le réel et le délire y sont brouillées comme jamais auparavant dans l’histoire du roman. Si cette transformation est liée à la révolution du champ de la psychopathologie qui bouleverse l’époque, le délire romanesque se dérobe aux lectures médicales : composé d’éléments hétérogènes, parfois incompatibles, il échappe à toute psychologie, et ouvre à une représentation des troubles de l’époque. Tantôt victimes d’une violence que la société de leur temps s’emploie à refouler, tantôt dangereux « égocrates » en puissance, les délirants incarnent une crise de la civilisation occidentale et illustrent des processus que l’on retrouve à l’œuvre dans les totalitarismes, en train de s’imposer. Introduisant une brèche dans la frontière entre fiction et réalité, le délire romanesque devient un espace politique où le roman s’interroge sur ses propres pouvoirs et pense la situation historique dans laquelle il naît.

Ancien élève de l’ENS Ulm, Alexandre Seurat est agrégé de lettres modernes et docteur en Littérature générale et comparée.




70,00 €

Fiche technique

Collection HISTOIRE CULTURELLE DE L EUROPE
Format 15 X 22 CM
No dans la collection 0012
Nombre de volume 1
Nombre de pages 448
Type de reliure BROCHÉ
Date de publication 28/04/2016
Lieu d'édition PARIS
EAN13 9782745329905
eEAN13 9782745332561

Table des matières et extraits