LES GÉNIES INSTITUTEURS ET AUTRES CONTES FIN DE SIÈCLE

Édition critique établie par Françoise Gevrey avec le concours de Sophie Benezit


Ce volume présente trente contes écrits par une vingtaine d’auteurs essentiellement à la fin du XVIIIe siècle et publiés entre 1770 et 1810. Certains d’entre eux sont très connus du public, comme Beckford, Baculard d’Arnaud ou Isabelle de Charrière ; d’autres ont très peu de notoriété et leurs contes sont peu accessibles. On considère généralement que le merveilleux n’a plus de succès dans la seconde moitié du siècle, ce qui peut paraître vrai après une grande période de parodie. Cependant, avant et pendant la Révolution française, la place des contes reste importante dans les salons et dans la presse. Les événements politiques offrent aussi de nouvelles occasions aux génies et aux fées pour paraître sur la scène littéraire. Les femmes auteurs, de Fanny de Beauharnais à
Anne Mérard de Saint-Just, font penser au cercle des conteuses du temps de Mme d’Aulnoy : elles recourent au genre du conte pour exprimer leur morale et pour donner leur regard sur le monde.

Fréquemment publiés dans des périodiques avant de prendre place dans des recueils, les contes gardent souvent des intentions parodiques. La satire des moeurs qu’ils présentent prolonge celle des années 1740 et l’on écrit toujours des contes en vers grivois. Mais l’époque est caractérisée par l’hybridation des genres que traduit le choix des sous-titres : conte moral, conte oriental, conte chinois... Au moment où le conte oriental reste un modèle prégnant, on ne fait plus guère de distinction entre conte et nouvelle ou entre conte et fable. L’allégorie s’impose partout : les auteurs la revendiquent dans leurs préfaces et dans leurs commentaires. Cet usage permet de présenter des « génies instituteurs », comme le préconise Mme Desjardins. L’accent est alors mis sur l’apprentissage du bonheur et sur l’expérience d’une sagesse qui doit s’exercer le plus souvent dans la société. La présence d’enfants comme auditeurs s’impose à la fin du siècle : elle va de pair avec une fonction pédagogique clairement assumée.

Les contes envisagent presque tous l’apprentissage que doit faire le bon prince. Mais quand éclate la Révolution, le genre se trouve pris dans le combat des idées : certains contes optent pour le parti orléaniste, d’autres pour la contre-révolution, d’autres enfin espèrent voir Bonaparte restaurer la galanterie de la monarchie.

Ainsi, en redécouvrant des textes oubliés, on trouvera dans ce volume le reflet des débats philosophiques et politiques qui agitent le tournant du siècle.


Françoise Gevrey, professeur à l’Université de Reims, a travaillé sur la fiction narrative aux XVIIe et XVIIIe siècles. Auteur d’une édition des contes de Préchac (S.T.F.M.) et de plusieurs articles sur les contes, elle a donné l’édition du volume 18 de la Bibliothèque des Génies et des Fées (Contes parodiques et licencieux, 2007).




189,99 €

Fiche technique

Collection SOURCES CLASSIQUES
Format 15 X 22 CM
No dans la collection 0116
Nombre de volume 1
Nombre de pages 1024
Type de reliure RELIÉ
Date de publication 26/03/2014
Lieu d'édition PARIS
EAN13 9782745325761
eEAN13 -

Table des matières et extraits