L’ABUSÉ EN COUR LE CURIAL

Traduits en français moderne par Roger Dubuis


Si le caractère particulier de la vie à la cour a pu, depuis l’antiquité, être parfois considéré comme un mode de vie enviable, il a, en même temps, toujours fait l’objet de satires,
plus ou moins virulentes. Le Moyen Âge ne fait pas exception et, s’il a, avec l’âge d’or de la courtoisie, illustré et exalté une certaine conception de la vie curiale, il n’en a pas moins
vu naître un bon nombre de remises en question de ce mode de vie.

Le XVe siècle, dont le rapport avec la courtoisie est si complexe, est, en ce domaine, particulièrement exemplaire. Vers les années 1470 un auteur inconnu (dans lequel on a
longtemps cru voir le bon roi René d’Anjou) prend part au « concert » anticurial, mais en jouant une partie originale. Plutôt que de réunir, dans un ensemble qui reste toujours un
peu abstrait, arguments et critiques, il donne à son récit la forme « romanesque » de la confession d’un homme qui, à l’article de la mort, revit et fait revivre son propre passé.
Sous le titre L’Abuzé en court, il raconte au lecteur les tribulations d’un courtisan victime, trop tardivement lucide, des abus qui fleurissent à la cour.

L’auteur a, incontestablement, un authentique talent d’écrivain et certaines pages de son livre, dans lesquelles la sincérité de ses sentiments ne peut que toucher le lecteur, auraient leur place dans une anthologie. Mais il est aussi un homme de son temps et se laisse souvent entraîner par son désir de suivre la mode, qui est celle de la Grande Rhétorique. Ce qui pouvait, à la fin de son siècle, lui valoir l’estime de ses contemporains
ne garde plus, aux yeux d’un lecteur moderne, qu’une valeur de témoignage.

Très en vogue jusqu’à la fin du XVIe siècle, L’Abusé en Cour a suffisamment de qualités pour sortir, enfin, du long purgatoire où l’ont enfermé les siècles suivants.

Il a paru souhaitable de joindre à ce premier texte une autre satire de la vie curiale, qui, si elle est très proche en son fond de L’Abusé en Cour, en est différente au plan formel. L’auteur du texte français nous est, lui aussi, inconnu, du moins connaissons-nous l’auteur du texte latin, dont il est la traduction en français, qui n’est autre qu’Alain Chartier.

Roger Dubuis a enseigné, pendant un quart de siècle, la langue et la littérature françaises du Moyen Âge à l’Université de Lyon II-Lumière.
Sa thèse principale, sous la direction de Jean Frappier, soutenue en 1971, a été consacrée à l’étude de la genèse de la nouvelle en France au Moyen Âge. Il a, par la suite, publié une traduction des Cent Nouvelles nouvelles et le Lexique des Cent Nouvelles nouvelles. Au titre de sa thèse complémentaire, préparée sous la direction de Pierre Le Gentil, il a donné la seule édition moderne de L’Abuzé en Court, dans la collection des Textes Littéraires Français (Droz, 1973).




25,00 €

Fiche technique

Collection CLASSIQUES FRANCAIS DU MOYEN AGE.TRADUCTIONS
Format 11 X 17,5 CM
No dans la collection 0095
Nombre de volume 1
Nombre de pages 152
Type de reliure BROCHÉ
Date de publication 21/02/2014
Lieu d'édition PARIS
EAN13 9782745325921
eEAN13 -

Table des matières et extraits