MOLIERE, DRAMATURGE LIBERTIN

MCKENNA ANTONY


Molière pratique la dis/simulation pour masquer une pensée antichrétienne et épicurienne conforme à la leçon de Lucrèce. Il s`attaque dans le Tartuffe et Le Misanthrope aux deux erreurs extrêmes du camp dévot (celles des jésuites et des jansénistes). Loin d`être l`expression de son propre libertinage "flamboyant", Dom Juan met en scène une nouvelle imposture, car il est un "faux libertin", comme Tartuffe est un "faux dévot" et Alceste un "faux Solitaire". Dans L`Amour médecin, il exploite le mot-clef fourni par Sganarelle : "impie en médecine". En effet, sous le masque de l`imposture médicale, il dénonce l`imposture des théologiens, et cette allégorie parcourt toutes les pièces ultérieures. L`imposture divine, qui mine la certitude de l`évidence cartésienne et celle de la doctrine chrétienne qu`elle prétendait démontrer, est mise en scène et ridiculisée dans Amphitryon. Enfin, Argan, le malade imaginaire, convaincu que son sang est "corrompu", que sa nature est "tombée" en corruption, incarne le chrétien superstitieux, dupé par l`imposture religieuse, alors que "les principes de notre vie sont en nous-mêmes". Le théâtre de Molière a été censuré pour de mauvaises raisons, mais une philosophie libertine y figure bel et bien, fortement appuyée sur la lecture de Pierre Charron, de La Mothe Le Vayer et de la synthèse épicurienne de Gassendi.




8,00 €

Fiche technique

Collection CHAMPION CLASSIQUES ESSAIS
Format 12,5X19
No dans la collection 0003
Nombre de volume 1
Nombre de pages 256
Type de reliure BROCHÉ
Date de publication 23/09/2005
Lieu d'édition PARIS
Indic. sur auteur original MOLIERE
EAN13 9782745313157
eEAN13 -

Table des matières et extraits