»Éditions Honoré Champion»L'ESTHETIQUE DE LA DERISION DANS LES ROMANS DE LA PERIODE REALISTE EN FRANCE (1850-1870)
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L'ESTHETIQUE DE LA DERISION DANS LES ROMANS DE LA PERIODE REALISTE EN FRANCE (1850-1870)
Genèse, épanouissement et sens du grotesque
BERTHELOT SANDRINE
Comment expliquer le fait que les romans de la période réaliste en France (1850-1870) se caractérisent par leur sens de la dérision ? Doit-on considérer que la mimesis est indissociable de la satire et de la parodie du réel ? Dès lors, du réel à l'écriture, se pose le problème du grotesque que Victor Hugo intronise en 1827 dans la préface de Cromwell, point d'ancrage théorique pour notre recherche. Le grotesque renvoie à une nouvelle esthétique, en rupture complète avec les canons classiques. L'œuvre romanesque de Gustave Flaubert marquée au coin de l'ironie, et la référence systématique au grotesque que l'épistolier utilise pour évoquer la vanité bourgeoise - celle de Macaire ou de Prudhomme - ou la bêtise humaine, ont éveillé notre curiosité. Le grotesque renvoie aussi à la blague, trait distinctif d'une époque, qui fascine Edmond et Jules de Goncourt cependant qu'ils l'abhorrent. Nous avons choisi d'explorer ce champ du grotesque qui revêt, dans les romans à prétention réaliste, des aspects satiriques et parfois métaphysiques. Nous nous sommes donc intéressés aux premiers réalistes, petits écrivains de la bohème comme Henry Murger, Champfleury ou Louis-Edmond Duranty, qui abordent le réel par la dérision. Nous avons ensuite envisagé le grotesque flamboyant des romans de Hugo, de Flaubert et des Goncourt qui paraissent sous le second Empire.